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CultuReport
23 décembre 2013

Reims Scène d'Europe 2013

 

Conversation avec Georges Banu

 

« Small is beautiful »

 

A l’occasion du festival Reims scène d’Europe, Georges Banu est venu présenter son livre Amour et désamour du théâtre, Le temps du théâtre, Actes Sud.

Georges Banu assis, au milieu d’un cercle, en conversation avec d’autres spectateurs prend la parole. Il nous explique que le grand symptôme del’institutionnel est lié à la culpabilité du grand. Et que cela sans doute lié à la philosophie de Brecht et que nous serions sous l’influence de l’orient.

Il explique que faire de petites choses a ressuscité l’idée du grand. Il rappelle que le grand fait aussi écho à des dictatures. « Alors que le petit conduit à une tyrannie de la miniature, de ce qui n’a pas de respiration. Le grand format est intéressant quand il travaille comme le petit au perfectionnement du style et du trait. » Il précise qu’il implique la construction d’une communauté plus importante qu’un petit format.

Le grand format s’impose pour lui au moment où Les bienveillantes de Jonhatan Littel obtient le prix Goncourt. C'est-à-dire en 2006.

Il fait un parallèle entre l’art contemporain et le théâtre en évoquant l’évènement de la Monumenta qui se tient chaque année dans la nef du grand palais et qui met à l’honneur un artiste international choisi. On y a vu se succéder depuis 2007 Anselm Kiefer, Richard Serra, Christian Boltanski, Anish Kapoor, Buren. En 2014, se sera les artistes russes Ilya et Emilia Kabakov.

On fait dans le monumental. On cesse d’être « Rhétorique, officiel pour être épique. »

«Quand il s’agit d’une pulsion réelle de l’artiste, il est pris d’un appétit d’embrasser le monde dans des œuvres très grandes. »

Il ne néglige pas l’effet de mode qui est très grand. Il cite Einstein on the beach de Bob Wilson qui dure 7 heures sans entracte. Spectacle, œuvre d’art total qui bouleverse la scène théâtral en 1976. Cette œuvre a été remontée et va être rejouée exceptionnellement du 7au 14 janvier 2014 au théâtre du Châtelet.

Il souligne que chez les plus grands metteurs en scènes tel que Mnouchkine, Vittez, ou Brook, le cheminement s’est imposé vers le grand. Le grand a pour eux « une valeur de résistance contre l’esthétique du zapping, une manière de se lancer un défi pour résister au protocole ».

 

Entre séduction et répulsion

 

Aujourd’hui, nous serions soit séduit, soit en état de répulsion face au théâtre.

Georges Banu cite Shakespeare qui nous invite au travers de son œuvre à découvrir tout ou son contraire. Une sorte de dialectique entre amour et désamour.

Il cite Jean Louis Barrault, et Vittez, dont il dit « qu’ils avaient tous deux un amour inconditionnel du théâtre, sans pensée critique », et complète son idée en soulignant que Patrice Chéreau «aime le théâtre mais pas ce qui fait théâtre ».

Pour lui, les grands metteurs en scène entretiennent un nœud de contradiction.

Et aujourd’hui, ce phénomène est toujours présent, on est toujours entre amour et désamour du théâtre.

C’est pourquoi les metteurs en scènes travaillent avec le corps qui chante, et se rendent à l’opéra.

Tandis que Rembrandt ne voulait pas faire de la musique, Tchekhov dit que la littérature est sa femme et le théâtre sa maîtresse.

Beaucoup de gens de théâtre essaient d’aller ailleurs et tente d’élargir le champ.

Il observe que l’homme de théâtre est « dans une volonté de fuite et dans un écartèlement. »

Au cours de leur vie, Vittez a voulu faire de la poésie, Chéreau être cinéaste mais à la fin, ils sont redevenus des gens du théâtre.

 

 

Paru ce mois-ci :

-Alternative théâtrale 119, Le grand format, novembre 2013, 18 euros, coédition : comédie de Reims, novembre 2013, 100 pages, ISBN : 978-2-87-4280900, revue bruxelloise.
http://www.alternativestheatrales.be/catalogue/revue/119

-Amour et désamour du théâtre, Le temps du théâtre, Actes Sud, 176 pages, sept.2013, 20 euros

 

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